Ne pas perdre ses palmes, jusqu’à s’en coincer une dans le fond ? Finir une descente sans palmes jusqu’à s’en blesser ?
Raphaël lance le débat en écrivant
Salut à tous !
Un petit débat sur l’utilisation du leash en NEV, en particulier sur les palmes réglables.
Pour ma part, je juge cet accessoire dangereux !
Et vous, qu’en pensez-vous ?
Rappel :
Le leash est une petite corde qu’on fixe d’un côté à la cheville , de l’autre à la palme pour pouvoir récupérer cette dernière si on la perd. Le leash est notamment utilisé par les surfeurs mais a été abandonné par les skieurs !
Laurent répond :
Moi aussi ça me parait dangereux. Il vaut mieux perdre une palme que de rester attaché à sa palme si celle ci se coince sur le fond de la rivière entre 2 cailloux.
Je n’ai vu ça qu’une fois sur l’Ubaye et c’étais des loueurs professionnels
qui faisaient ça, pour des raisons évidement bassement économiques.
En eaux vives il y a une règle à toujours respecter : tout doit pouvoir s’enlever rapidement.
Daniel introduit alors un nouvel élément :
La ficelle permet de ne pas perdre une palme qui s’est déchaussée. A mon avis le problème à traiter est en amont :
– ne pas perdre la palme tout en conservant un « fusible » en cas de coincement.
Je propose un fixe-palme simplifié (dessins ci-joints) qui améliore la tenue des palmes réglables. Réalisé à partir d’une simple bague de caoutchouc de chambre à air dont la largeur (et donc la solidité) est à l’appréciation de chacun (calibrage du fusible).
Dessin de Daniel Chatelain
On positionne la bague sur la sangle déréglée au maximum de la palme. On glisse le pied dans la palme, la bague devant se placer sur le coup de pied. On tend la sangle de réglage.
Dessin de Daniel Chatelain
La bague doit être d’une diamètre suffisant pour qu’elle soit légèrement tendue, pied en place. Elle empêche simplement la sangle réglable de glisser du creux du talon.
Toujours à l’affût, Denis donne son avis d’Outre-Atlantique :
Sujet intéressant,
J’utilise un leash (laisse) avec mon aviron seulement (Denis fait aussi du kayak). Je dois admettre que le coût d’un aviron en fibre de carbone m’a convaincu d’utilisé une laisse. Bien que je n’avais jamais perdu d’aviron précédemment. Mais ma laisse était retenue à mon poignet par un anneau de velcro, qui après une certain pression se détache.
Dans le cas de mes palmes, je fais surtout une réflexion sur l’utilisation d’une laisse pour ne pas les perdre.
Soucieux de sécurité, je prend le temps de me faire un point de vue arrêté.
Pour le moment et pour la prochaine saison, j’opte plus pour la solution de Daniel, ce qui permet une meilleurs retenu de la palme.
D’autre part, je n’oublie pas non plus qu’une laisse a toujours une capacité de retenue. Elle doit toujours être faite pour céder dans des cas extrêmes, elle doit n’offrir qu’une seconde chance, pas une dernière.
Ici au Québec, une laisse comporte une capacité maximum, et est retenue par une attache fixe à un extrémité et par une attache velcro au corps. Le bout velcro se doit toujours d’être taillé pour la retirer facilement ou céder par trop forte pression.
Finalement, je conclurais que si cet outil est utilisé de façon intelligente et orientée dans un but de sécurité, il peut avoir sa place dans notre matériel pour certaines descentes.
L’aspect sécuritaire que je vois à cet équipement est la possibilité de ne pas perdre ses palmes durant une descente de plusieurs jours dans des conditions extrêmes, toujours dans l’optique d’une seconde chance, pas une dernière. Les palmes de secours demeurent toujours présentes.
Je vous laisse sur ce et souhaite entendre vos commentaires.
Denis Morin
Laurent ré intervient ainsi et parle de sa solution :
Salut à tous
Cela fait bientôt 12 ans que je pratique la NEV et ce sur pas mal de rivières, autant en professionnel qu’entre potes nageur.
Quand je dis ça, je ne veux pas dire que je connais toutes les ficelles ( !!!) loin de là, on en a toujours à apprendre. Mais ça me permet quand même d’avoir quelques exemples.
Je dirais que pendant 3 ans, je n’ai jamais utilisé de leachs ou de laisse (ça me plait bien en québécois). Chaque saison je perdais en moyenne une quinzaine de palmes. Ca voulait dire que durant ces quinze descentes, il a fallu trouver des moyens pour finir la descente correctement.
– Quand le contact avec la route est possible et que la rivière est difficile techniquement, l’uni palmiste est invité à s’arrêter.
– Quand le contact avec la route est impossible, le nageur à une palme doit continuer. Il éprouve alors les pires difficultés à maîtriser ses trajectoires.
– Si l’un des nageurs accompagnant est meilleur, il peut lui donner une de ses palmes (à condition de compatibilités). Si c’est un guide, il ne doit en principe jamais le faire. Cependant quand la situation est très délicate pour celui qui est handicapé, parfois il est bon de mettre les principes dans sa poche.
– Une palme de secours pour chacun, c’est bien, mais franchement je ne le vois jamais et cela pose des problèmes de gestion (et puis on peut aussi la perdre !!).
Alors effectivement la laisse peut permettre de surseoir à ces soucis qui peuvent être de véritables problèmes.
Pour ma part, j’utilise une drisse suffisamment fine pour qu’elle casse si on tire dessus assez violemment (le 1er fusible).
Cette drisse ensuite s’insère dans une bande velcro qui fait le tour de la cheville et qui peut s’enlever également si on tire vivement dessus. Cela nécessite de changer régulièrement les drisses et les velcros, mais depuis et la plupart du temps, à chaque fois que quelqu’un perd une palme, il la récupère facilement et peut ainsi continuer sa descente avec tous ses moyens avec de surcroît un maximum de plaisirs.
Cela n’est pas infaillible mais je suis sur que les conditions de sécurité sont meilleures.
Tel est mon avis
A +
Laurent
Yannick, kayakiste avant d’être nageur dit :
Bonjour.
Je fais un peu de nev pour m’amuser [modeste avec ça] et pas mal au niveau professionnel…
Ce n’est pas une activité que je ferais passer devant le kayak mais elle est très intéressante au moins pour la découverte de l’eau vive.
Pour répondre à la question sur l’utilisation ou non du leash, je dirais plusieurs choses : Perdre ses palmes entraîne des difficultés à se diriger (d’où pb de sécurité pour éviter les trous, les branches, … et autres obstacles)
Perdre ses palmes ne permet plus de maintenir ses jambes en surface d’où un danger certain (rochers, coincements …)
A mon avis (bien entendu cela est aussi fonction de la rivière), il est dangereux de se retrouver dans l’eau sans palmes.
D’un autre coté, une palme au bout d’un leash qui traîne dans l’eau présente de très gros risques (la palme peut se coincer) et si l’on a la palme au pied et le leash en position, la cordelette qui pendouille présente aussi un risque de coincement PERMANENT durant toute la descente.
Et oui, les loueurs ne font pas que des prévisions budgétaires, perdre une palme coûte parfois moins cher que de se faire une mauvaise publicité en envoyant deux clients à l’hosto avec des épanchements de synovie par exemple !
La solution du leash (deux anneaux de chambre à air qui font un 8) est assez sympa, pas chère et l’avantage est que dans les gilets harnais on peut en mettre une poignée en plus.
Personnellement, mes palmes sont équipées d’un leash (corde de 5 mm …d’ailleurs rien à faire du diamètre) avec un anneau de chambre à air. La cordelette passe dans le chausson de la palme réglable et elle est réglée au plus court (on ne la voit presque pas) :
Pas de risque de coincement de la cordelette car elle est cachée.
Pour l’anneau en chambre à air, pas la peine qu’il soit très gros et très petit : comme il est au bout d’une ficelle courte, il est en extension maxi et tire le pied vers l’avant du chausson de la palme ce qui empêche le pied de sortir.
Enfin, en cas de coincement de la palme, l’anneau n’est pas assez solide pour résister très longtemps… et si la palme arrive à s’enlever, vu que la ficelle ne tire plus sur l’élastique, il se resserre légèrement sur la cheville et laisse suffisamment de temps pour rattraper la palme.
DANS TOUS LES CAS, IL ME SEMBLE NECESSAIRE D’UTILISER tous les moyens possible pour garder ses palmes.
Mais attention à éviter les « machines à gaz » qui pourraient mettre en péril la grenouille !
Pas de leash de surf qui ne se défont pas ! pas de cordelettes qui pendouillent !
Les seuls « accidents » que j’ai eu sont à cause de coincement de palmes (palmes au pieds) et on est bien content que la palme parte et que le leash casse !
Yannick
un kayakiste avant d’etre une grenouille !
Enfin, Niko donne sa recette à lui :
Sujet très intéressant, comme tout vos interventions d’ailleurs.
Alors leash ou pas leash, là est la question !!!
Pour avoir perdu plusieurs fois des palmes, dans les premières années de navigation, j’ai opté pour un leash. Je navigue avec des bottillons, car je trouve plus pratique, pour marcher sur les bords de rivières lors de repérage des rapides.
Plus de sécurité pour nos petites chevilles, car avec des chaussettes Néoprène, j’avais tendance à vite en avoir marre d’enlever mes palmes et prendre les sandales fixées avec un mousqueton au gilet. Mais la n’est pas la question !!!!
Donc j’ai fabriqué un leash avec de la corde 5 mm, cousue à une sangle velcro. Un trou dans le haut de la palme, pour passer la corde. Le tout est très SOLIDE !!!! Le leash se retrouve sous la combi pour ne pas avoir quelque chose qui traîne. Le velcro résiste à la traction et je compte plutôt sur la déchirure du plastique de la palme pour me libérer de celle si au cas où. Je suis partisan du leash, l’expérience de finir un descente avec une palme, ne me donne pas l’envie de recommencer.
Je dois avouer mettre plutôt poser la fameuse question « comment faire pour ne pas perdre ma palme », que « comment me libérer de ma palme ».
J’ai trouver très original le système de Daniel (merci pour les photos).
Lolo a un très bon système qui a fait ses preuves et qui mon bien rendu service au Népal où je l’ai rencontré. Et le leash avec une sangle en chambre à air est pas mal non plus. Les systèmes « D » restent toujours les meilleurs, je vais tirer profit de tout vos informations pour améliorer le mien.
Pour conclure, je conseille fortement de s’équiper d’un système qui permet de ne pas perdre sa palme, mais qui donne la possibilité de sens libérer en cas de force majeur (coincement ou autre problème).
A+ Niko