Que faire en cas de perte de son flotteur


Raphaël a commencé en écrivant le 08 novembre 2000 à 23:18 sur nev@dreamnev.org

Je m’excuse d’avance pour ce message un peu long.

En cette période de séchage de combin (dixit Niko), si vous souhaitez parler sécurité, je vous recommande la lecture du courrier des lecteurs de CKM 159 du mois de Octobre/Novembre 2000. (CKM = Canoë Kayak Magazine)

[…] Dans cette lettre de Daniel BONNIGAL, un passage me laisse plus sceptique, c’est celui qui dénonce la règle qui dit que en cas de dessalage(ou perte de flotteur en NEV), il est dangereux de se mettre sur le dos pour descendre dans le rapide. C’est vrai qu’en NEV, on a des palmes et qu’il est toujours conseillé de se mettre à l’abri le plus rapidement possible (ne pas descendre tout le rapide !) en crawlant pour se mettre derrière un rocher ou dans un stop.

Qu’en pensez-vous ?

A+

Raphaël

Daniel Chatelain a écrit sur nev@dreamnev.org le 09 novembre 2000

Pour moi la nage sur le dos, palmes en avant, en contre courant est nettement plus efficace et moins traumatisante que le crawl.

J’ai un souvenir piquant du franchissement en crawl du rapide en dessous du Saut-Ruban sur l’Auvezere où mes deux poignets ont morflé sur les rochers du passage. Voici mes arguments et je vous autorise à les sacrifier sur l’autel de la sécurité !

Cette position avertit (de quelques dixièmes de seconde) des obstacles et permet d’anticiper pour la protection du reste du corps.
– Elle permet de freiner efficacement la vitesse et donc les chocs.
– Elle donne une excellente directivité en raison du différentiel important avec le courant général, ce qui permet de rejoindre la berge plus rapidement
– Elle donne une bonne visibilité puisque contrairement au crawl, la tête est hors de l’eau en permanence
– Elle procure un palmage plus efficace car les jambes sont plus immergées. La flottabilité du buste apportée par le port du gilet nécessite une cambrure importante du dos dans la position du crawl.
– Elle me semble moins risquée traumatiquement parlant car la colonne vertébrale est protégée par le gilet sur une bonne partie du dos. En crawl, c’est le visage et (alternativement) les bras qui sont sollicités par des chocs.

Bye

Daniel

Raphaël a continué le 11 novembre 2000

Salut Daniel, salut à tous !

Point de vue intéressant, avec lequel je suis assez d’accord !

J’ajouterai que, avec les jambes en avant, que ce soit sur le dos ou au moment où on passe sur le ventre, on est dans le bon sens pour lutter contre le courant !!

Les bras écartés aident à la stabilité, à maîtriser la direction et à lutter contre le courant.

Ma seule réserve est liée à l’exposition du bas du dos, le coccyx risque de prendre des coups, surtout quand on tend le cou pour mieux voir où l’on va.

A+

Raphaël

Point de vue de Fred, membre du GAS qui écrit le 11 novembre 2000

Salut,

Pour la perte d’un flotteur je pense que la solution de ce mettre sur le dos est la plus confortable et la moins risquée !
Mais si on veut maîtriser un peu les rapides, je pense que la solution du crawl n’est pas mal non plus puisque l’on maîtrise mieux sa trajectoire et sa vitesse avec ses palmes !

De plus, mon expérience me l’a prouvé sur la Cure lors d’un baptême !
Sur les 7 Taureaux, un baptême avait perdu son flotteur et en paniquant, m’avait déshabillé de mon propre flotteur lorsque je suis aller la secourir !
Je n’ai eu d’autre solution de la prendre en charge sur mon dos et de trouver un bon abri en crawlant !

La solution était certainement périlleuse pour mes dents, mais la personne sur mon dos était plus en sécurité sur mon dos que « blackboulé » sur les pleureuses. Ayant trouvé un stop facilement, cela m’a prouvé que le crawl était aussi une solution de rechange pour certains cas !

Mais certes, bien plus risqué…

Fred.

Frank GROSSIN a écrit le 14 novembre 2000 à 18:40

Suite à une sécu, j’ai passé le passage de la triple chute (Aude) avec un niveau moyen (Voir très moyen) la tète en avant en crawl,
Tout s’est super bien passé : seulement en relançant le palmage, mon corps étant plus sous l’eau que d’habitude ma cuisse à heurté un rocher.
Morale : hématome intra-musculaire impliquant deux mois d’arrêt en pleine saison

Il y a deux ans le 15 Aôut, peu d’eau, un client part vers un petit drossage, j’interviens rapidement, le client paniquant je le remets sur son flotteur fermement et je dois me tenir verticalement légèrement sur le dos. On franchit un petit seuil je me retrouve les palmes légèrement vers le fond et là je crochète avec les jambes une branche sous l’eau. Bref quelques secondes sous l’eau et grâce au flotteur, je remonte et je réussi à repartir…
Grosse frayeur, sans le flotteur avec les jambes en avant, je serais resté coincé. Pour preuve 1/4 d’heure plus tôt, un raft avait fait une crêpe au même endroit, et un de leurs clients (en position sécu sur le dos, pieds en avant) est resté coincé sous la-dite branche pendant 30 secondes jusqu’a l’intervention d’un barreur (Photographié par un con de touriste au bord de l’eau qui n’a même pas bougé). Évidemment, nous avons retiré d’urgence la branche…

Bref, tout ça pour dire qu’il n’y a pas de solution miracle à mon avis, mais du bon sens adapté à chaque rivière et à chaque niveau d’eau.

Mais avec des néophytes, la règle doit être la plus simple possible et unique.
Je préconise pour des débutants sur la rivière Aude (rivière manœuvrière à faible débit),de se mettre sur le dos, les pieds en avant…

Ciao et à + …
Frank

André Pujol a répondu à Frank le 15 novembre 2000

Bonjour

J’interviens sur les propos de Franck que j’apprécie beaucoup.
Franck, tu es grand et si dans l’eau (le 15 Août) tu te tenais légèrement verticalement, c’est qu’il y avait tout de même assez d’eau. Pas suffisamment puisque tu t’es coincé, mais un nageur sur le dos palmes en avant sans flotteur serait peut-être passé car dans cette position les palmes restent proche de la surface.

Le bon sens doit nous dicter la méthode à appliquer mais c’est surtout les impératifs qui nous dictent le comportement à suivre.
En effet pour tirer un nageur sur son flotteur, il n’y a pas trop de solutions. Peut-être en se tenant sur le coté ?
– visibilité
– risque de déséquilibrer le nageur
à voire, qui veut tester ?

La noyade dans 40cm d’eau, j’ai testé :
Au départ d’un stop (sur la Cure) je glisse , j’étais debout, je me rééquilibre, ma jambe se coince entre deux rochers, je suis face au courant qui me renverse en arrière. Le comique de la situation me fais rire et la nageuse à mes cotés a mis un peu de temps à s’apercevoir que je prenais quelques tasses. Je ne lui en veux pas car elle m’a quand même tiré de là en me relevant car seul je n’y arrivais pas !

Peu d’eau, peu de courant à cet endroit mais c’était suffisant. Alors c’est vrai, la station debout en torrent danger (voir cet article).

A+

DD