Cours n°2 – Techniques élémentaires

image 351 x 238

S’arrêter, repartir, traverser ou se rétablir, pas toujours facile sur l’eau, particulièrement en nage en eau vive.


Quatre techniques élémentaires détaillées ici :

– la reprise de courant
– le stop
– le bac (ou traversée)
– l’esquimautage (ou retournement)


La reprise de courant

Comme son nom l’indique, la reprise de courant sert à démarrer ou à repartir en s’insérant dans le courant.

Son objectif est simple : se retrouver sur son flotteur, dans le sens du courant, dans la veine principale (là où il y a du courant), généralement au centre de la rivière.

Ses sous-objectifs : atteindre l’objectif ci-dessus le plus rapidement possible pour voir la rivière et ne pas se faire rabattre sur la rive.

Elle s’effectue en 4 étapes :
– A l’endroit où on est arrêté, dans une zone de calme, placer le nez de son flotteur vers l’amont et se mettre en position de palmage, en remontant le plus possible vers l’obstacle responsable de la zone de calme (rocher, arbre, creux de la rivière,…)
– En commençant à palmer, diriger légèrement l’avant du flotteur vers le centre de la rivière, tout en penchant légèrement son flotteur dans le même sens en appuyant sur le coude.
– Augmenter le palmage et quitter la zone de calme en continuant à tourner le flotteur, sans trop le pencher sur le côté, en regardant là où on veut aller, c’est-à-dire au centre de la rivière vers l’aval.
– Avant d’arriver dans la veine principale, finir de se retourner et intégrer la palanquée.
Lors des premières reprises de courant, le palmage est énergique mais on apprend petit à petit à le réduire.

Il est important de tourner la tête, le mouvement entraîne le tronc.

Pour la gîte (le fait de pencher son flotteur sur le côté), on utilise les coudes.

Une mauvaise reprise de courant entraîne immanquablement le flotteur et le nageur sur la rive à cause des veines secondaires et annulaires.

Avant et pendant toutes les phases de la reprise de courant, on pense à regarder si d’autres utilisateurs de la rivière n’arrivent pas par l’amont.


Le stop

La principale difficulté de la nage en eau vive, comme dans beaucoup de sports de glisse est de … s’arrêter.

La technique de l’arrêt s’appelle le stop, comme en kayak.

C’est la manœuvre inverse de la reprise de courant : on est dans le courant, dans le sens du courant et on va se retrouver, à l’issue de la manœuvre, dans une zone calme, le flotteur dirigé dans le sens contraire du courant. On a ainsi une plus grand maîtrise, la force de palmage contrant la force du courant.

Le stop s’effectue donc dans une zone où le courant est nul ou faible, souvent là où l’on a pied, c’est-à-dire derrière des rochers, dans des renfoncements des rives, derrière des arbres (attention aux branches), à l’intérieur de virages.

Quatre étapes :
– Repérez l’endroit où l’on va s’arrêter et l’obstacle qui « protège » le contre et dirigez-vous vers cette zone.
– Pénétrez dans la zone en serrant l’obstacle, presque en le touchant (attention à ne pas rebondir dessus !), le flotteur légèrement penché sur le côté (gîte) et tournez vers la rive (environ 45°).
– Continuez à tourner « autour » de l’obstacle pour vous retrouver face au courant, dans la zone de calme.
– Une fois entré dans la zone protégée du courant, inverser la gîte et poser les genoux (si possible).
Pensez à vous dégager pour ceux qui arrivent derrière.


Le nageur 1 est en approche de stop
Le nageur 2 est en fin de stop.


Marc en position de stop

Attention :
– Ne posez pas les genoux trop tôt, attendez vraiment d’être dans la zone de calme.
– Dans un stop un peu « costaud », ne sortez jamais la main, même si quelqu’un vous la tend. Cette personne attrapera votre flotteur, gardez vos mains dans votre flotteur pour garder votre équilibre et pour ne pas risquer de le lâcher.
– Même à l’arrêt, ne lâchez jamais votre flotteur et évitez d’enlever votre casque.
– Terminez votre stop toujours le plus près de la rive, là où il y a le moins de courant.
– Une fois arrêtés, vous pouvez poser les genoux mais évitez de vous mettre debout, c’est dangereux (voir Se mettre debout dans le courant).


Le bac (ou traversée)

Le bac, aussi appelée traversée, sert à passer d’une rive à l’autre du cours d’eau en perdant le moins de terrain possible. Elle est parfois indispensable, dans le cas d’une manoeuvre d’évitement, dans une reconnaissance, lors d’une manoeuvre d’approche, d’une manoeuvre d’aide à une tierce personne ou pour effectuer une bonne reprise de courant.

Le bac s’effectue en 3 étapes :
– La première étape est identique à la première étape de la reprise de courant :

A l’endroit où on est arrêté, dans une zone de calme, placer le nez de son flotteur vers l’amont et se mettre en position de palmage, en remontant le plus possible vers l’obstacle responsable de la zone de calme (rocher, arbre, creux de la rivière,…)
– La 2ème diffère : vous n’allez plus vous retourner mais restez face au courant, le flotteur légèrement penché (gîte), légèrement tourné vers la rive opposé, les jambes et les palmes dans le courant.
En regardant l’autre rive (comme sur un moto, on regarde où on va), on palme énergiquement.
– Une fois que vous vous êtes approché de la rive, vous pouvez poser les genoux.

Attention : attendez bien d’être près de la rive sous peine d’être « embarqué par le courant ».


L’esquimautage (ou retournement)

L’esquimautage est le fait de passer sur le dos, le flotteur au dessus de soi, puis de revenir sur le ventre, allongé sur le flotteur.

L’esquimautage est une figure qui peut paraître inutile, il a néanmoins plusieurs utilités :
– il permet de prouver une certaine aisance et une relative absence d’appréhension.
– il permet de se mouiller la tête, quand il fait trop chaud ou avant d’engager un passage qui mouille.
– il peut permettre dans certains cas d’éviter un obstacle, même si ce n’est pas une manœuvre très réflexe.
– et surtout, savoir esquimauter, c’est savoir se rétablir quand on a été retourné involontairement en complétant le mouvement.

N’oubliez pas !

La première règle en nage en eau vive est :

Ne jamais lâcher son flotteur (sauf cas très exceptionnels).