Jusqu’où peut-on aller quand on parle de sécurité en nage en eau vive ?
Sujet ayant provoqué de nombreuses réactions sur la liste de discussion de DreamNev (voir La liste de discussion de DreamNev.Org) et synthétisé par Adeline.
Le risque zéro n’existe pas, où que ce soit, à n’importe quel moment de la vie.
Mais dans la pratique de la nage en eau vive, nous nous exposons un peu plus aux risques.
Ainsi, jusqu’où peut-on aller quand on parle de sécurité en nage en eau vive ? Pour répondre à cette question, il faut déjà se demander à qui est destinée l’information. On ne parlera pas de la sécurité de la même façon à un pratiquant qu’à tout autre personne.
Dans ce cas où l’information est lue principalement par les pratiquants, voire futurs pratiquants, on commencera par expliquer les raisons pour lesquelles il faut parler de la sécurité, pour, ensuite, présenter comment on doit l’aborder.
Pourquoi en parler ?
En parler pour comprendre
Découvrir un accident de nage en eau vive est toujours un événement terrible pour tout le monde qui se sent concerné. Pour un pratiquant, c’est d’autant plus déstabilisant quand on n’en comprend pas les circonstances. S’instaure alors une incompréhension qui peut nuire au développement de ce sport. Ne pas pouvoir expliquer, c’est discréditer la discipline.
Il faut donc en parler pour expliquer les causes, les conditions. Faire un état des lieux pour approfondir nos connaissances, pour comprendre, pour rassurer, pour analyser.
Cette analyse permet d’aiguiser nos vigilances, de définir de nouvelles exigences, les nouveaux risques naturels qu’il faudra alors prendre en compte dans la pratique.
En parler pour prévenir
Prévenir les risques est une notion primordiale pour l’encadrant. Pour cela, encore faut-il avoir tous les éléments liées à la rivière, sa configuration, les passages nécessitant une sécurité, la météo, les conditions physiques de chacun, la réglementation…
Dans la prévention, le but est bien de réduire les risques, faire en sorte que les accidents ne se reproduisent pas. Et prendre en compte les accidents permet d’optimiser l’encadrement, d’être plus attentifs et vigilants.
Il faut être conscient de ses propres limites mais aussi de celles qu’incombe la nature.
La prévention n’est pas totalement efficace si elle n’est pas appuyée d’une formation.
En parler pour agir en conséquence
On est plus vigilent lorsque l’on est conscient qu’un problème est survenu. C’est pourquoi il faut utiliser les faits réels dans le cadre des formations, revoir les techniques de sauvetage ou les réapprendre, mettre en pratique les conseils.
Il faut se préparer à l’éventuel problème et être prêt à agir. Les formations présentent les différents cas pouvant survenir et permettent de répéter les gestes, les attitudes, les réactions, les réflexes à avoir.
Comment en parler ?
En parler avec respect
Tous les nageurs s’accordent à dire que le sensationnel n’a pas sa place. Il faut respecter les proches des victimes. L’objectif est de transmettre un message informatif.
En parler officiellement
Les informations utilisées doivent être validées. Il faut s’appuyer sur des éléments officiels et approuvés.
En parler avec sérieux
Après s’être documenté, le discours doit être censé et constructif. Il faut relater les faits en allant le plus loin possible dans les conditions de l’accident, expliquer les circonstances, analyser la situation, présenter des conclusions, et quand cela est possible, trouver des solutions.
En parler sans en abuser
Parler de la sécurité, oui, mais il ne faut pas tomber dans l’extrême qui empêcherait l’épanouissement et le plaisir que procure la pratique de la nage en en eau vive.
En parler sous quelle forme ?
La mise en place d’une base de données qui présenterait les causes et les dangers des parcours a été proposée.
Par ailleurs, il semble que la mise en ligne (Internet), même si la démarche est délicate, soit préconisée pour une meilleure efficacité de la diffusion et pour une disponibilité de l’information.
La limite
Nous sommes bien conscients que nous ne sommes pas à l’abri d’un accident, même avec toutes les conditions de sécurité réunies. Cependant, prendre en compte les risques et apprendre les techniques de sécurité, c’est faire des pratiquants, des personnes prudentes, responsables et autonomes.
Bonnes descentes et restez prudents !
