Comme toute discipline, l’hydrospeed (ou Nage en Eau Vive) possède son jargon. Voici une définition pour les principaux termes employés.
D’après le lexique de Thierry Ravoisier du livre Guide du Moniteur de Nage en Eau Vive.
A B C D E F G H I J K L M N O P Q R S T U V W X Y Z
A
Amont : Sens du courant, d’où arrive l’eau, vers le haut (la montagne).
Appui : Action au cours de laquelle le corps est utilisé pour équilibrer le flotteur.
Aval : Sens du courant, où va l’eau, vers le bas (la vallée).
Bac : Traversée latérale d’un courant, sans se laisser entraîner vers l’aval,
Bouillon : Rapides à gros volumes. Vagues importantes.
Boussole : Pivotement inopiné à 180° d’un nageur.
Champignon : Courant ascendant en surpression venant éclater à la surface.
Chandelle (faire une) : Position du nageur à la verticale sous la pression de l’eau.
Chatière : Passage étroit à faible débit.
Chute : Rupture de pente, proche de la verticale, d’une hauteur supérieure ou égale à 4 mètres (voir seuil).
Clayonnage : Barrage formé par des branchages entrelacés entre des pieux plantés dans le lit d’un cours d’eau.
Classe : Degré dans l’échelle des difficultés sur un cours d’eau. Voir le détail des classes.
Coincement : Immobilisation du flotteur dans un obstacle.
Contre : Abréviation de " contre-courant ". Courant inversé, portant en sens contraire du courant général, en raison d’un obstacle ou de la configuration de la rive.
Contre gîter : Effectuer un changement de gîte.
Contre apparent : Mouvement de l’eau par rapport au flotteur.
Contre réel : Mouvement de l’eau par rapport à son lit.
Cravate : Immobilisation du flotteur sous la pression du courant contre un obstacle.
Critérium : Désignation d’une épreuve de descente en compétition de Nage en Eau Vive.
Débit : Quantité d’eau (mesurée en m3 par seconde) qui s’écoule en un point d’une rivière.
Déferlante : Se dit d’une vague qui retombe vers l’amont.
Déflecteur : Mouvement d’eau vive créé par un obstacle, latéralement à celui-ci.
Dénivelé : Synonyme de " pente ".
Déversoir : Evacuateur de crues. Par extension, plan incliné sur lequel se déverse l’eau d’une rivière (dû à la présence d’un barrage).
Dessalage : Renverser son flotteur, chavirer. Pour les trappeurs, c’était laisser un stock de peaux de bêtes s’en aller au fil de l’eau.
Drossage : Courant portant à l’extérieur d’un virage, par suite de la force centrifuge, le courant se dirige contre une falaise ou dans des branchages.
Eau blanche : A la sortie d’un seuil, eau mousseuse chargée d’air sur laquelle le palmage est moins efficace.
Escalier : Suite de seuils,
Etiage (ou basses eaux) : Débit le plus faible d’un cours d’eau dans l’année.
Esquimautage (ou retournement) : Technique qui permet de rétablir un flotteur qui a chaviré.
Etroit : Rétrécissement d’un cours d’eau entre ses rives ou entre des rochers.
Flottabilité : Volume du flotteur assurant l’insubmersibilité de l’embarcation dessalée.
Figure : Enchaînement de manœuvres.
Fixes-palmes : Appelés aussi attaches-palmes, fabriqués maison ou achetés, en caoutchouc, permettent de maintenir la palme sur le pied. Attention, en aucun cas, n’attacher la palme au pied à l’aide d’une ficelle. Le fixe-palme maintient la palme, notamment les palmes non chaussantes, mais doit permettre de libérer la palme en cas de fort coincement.
Gîte : Inclinaison du flotteur, à droite ou à gauche, pour faciliter un virage ou compenser la pression de l’eau.
Glissière : Passage constitué par un plan incliné, notamment sur un barrage.
Grille : Portion du lit d’une rivière étale, encombré de rochers, présentant généralement une pente faible.
Hydrospeed ® : Nom propre du premier flotteur commercialisé. Hydrospeed est un nom de produit déposé, autrefois détenu par la société Méritor, qui l’a racheté aux inventeurs de la discipline (voir l’Historique de la Nage en Eau Vive).
En France, on utilise de plus en plus le mot Hydrospeed ® alors que le terme officiel reconnu par le Ministère de la Jeunesse et des Sports est Nage en Eau Vive.
Infran : Abréviation de " infranchissable ", devient " Ex-Infran " quand il a été forcé.
Attention ! Un ex-infran pour kayak ou raft peut rester un infran pour des nageurs de Nage en Eau Vive et inversement.
Imminence : Direction suivant laquelle un flotteur frappe le courant.
Lâcher d’eau : Eau libérée par un barrage pour remplir le lit de la rivière.
Lecture : Action de reconnaître les éléments d’une rivière (passages, obstacles, …) en cours de descente. La lecture s’appuie sur l’expérience et la vision plus ou moins consciente de petits détails.
Limnimètre : Echelle graduée en bordure d’un torrent permettant de repérer la hauteur d’eau. La valeur indiquée doit être considérée relativement à celle figurant dans un topo : la comparaison d’une échelle par rapport à une autre, sur la même rivière ou sur une rivière différente n’a aucun caractère d’indication.
Limniphone : Répondeur téléphonique automatique donnant la hauteur d’eau.
Marmite : Mouvement d’eau en rotation verticale et en dépression qui a tendance à aspirer. Par extension, formation géologique créée par l’érosion due à ces mouvements.
Maigre : Portion d’une rivière où le manque d’eau entrave la nage.
Nage en Eau Vive : Sport de glisse consistant à descendre à la nage les eaux mouvementées des torrents avec palmes, tenue isothermique et flotteur protecteur. (pour un descriptif complet du matériel, voir l’article consacré au matériel)
Cette discipline est aussi appelée Hydrospeed ®.
Navette : Déplacements aller et retour en véhicule entre les points d’embarquement et d’arrivée. Nécessaires pour récupérer équipements, matériels et nageurs.
Pour plus de détail, voir l’Organisation d’une descente.
Ouvreur : Nageur confirmé qui "ouvre" la palanquée. Il est censé connaître la rivière ou bien l’avoir reconnue. Il indique le chemin aux nageurs qui le suivent et vérifie de temps en temps en se retournant que toute la palanquée le suit. Il dialogue par geste avec le serre-file. C’est lui qui indique les endroits où il faut s’arrêter.
Personne ne doit le dépasser.
Palmage : Action de palmer (voir le cours sur le palmage).
Palanquée : Groupe de nageurs qui évoluent sur la rivière. Elle constituée d’un ouvreur (le premier nageur), d’un serre-file (le dernier) et de nageurs. Au total, trois nageurs est un minimum, sept le maximum. Elle doit comprendre des nageurs confirmés ayant un niveau en lien à la classe de la rivière et du niveau des autres nageurs.
Passage encombré : Portion du lit d’une rivière parsemé de rochers comportant des seuils et présentant une pente prononcée.
Pavé : Gros rocher au milieu du courant.
Pente : Différence de hauteur acquise par la rivière entre deux points de référence, divisée par la distance les séparant.
Planiol ou Plagniol : Portion de rivière calme (classe I – Il).
Pleureur (ou pleureuse) : Rocher à peine recouvert par le courant.
Portage : Action de porter son flotteur pour contourner un passage.
Portance
De l’eau : Réaction de l’eau sur le flotteur évitant son enfoncement. Limitée lorsque air et eau sont mélangés en bas des chutes.
Du flotteur : Aptitude du flotteur à éviter l’immersion.
Portefeuille : Ensemble de deux vagues déflectées submergeant le flotteur qui s’engage entre elles.
Propulsion : Action qui consiste à déplacer le flotteur, en marche avant, à l’aide du palmage.
Rapide : Portion de rivière qui se discerne par un accroissement sensible de la vitesse du courant, de la pente ou de l’encombrement.
Rappel : Mouvement d’eau dangereux, ramenant vers l’amont. Il se produit généralement à la sortie d’un seuil ou d’une chute d’eau.
Réception : Partie située à l’aval d’un seuil ou d’une chute.
Récupération : Assurée par un nageur confirmé, dans la réception après un passage sécurisé ou avant un passage délicat. Souvent, on "monte une récup" lors des descentes avec des baptêmes.
Remous : En hydraulique, toute déformation de l’écoulement due à un obstacle. Donc, non seulement les vagues et tourbillons produits en aval, mais, aussi le rehaussement de la surface en amont dans le régime fluvial.
Reprise de courant : Manoeuvre qui consiste à engager l’avant de son flotteur vers l’amont pour bénéficier du courant dans un départ.
Retenue : Accumulation d’eau en amont d’un barrage ou d’un obstacle.
Retournement : voir Esquimautage.
Rivière à volume : Rivière à fort débit.
Rivière en escalier : Rivière présentant, en alternance, des passages dénivelés et des planiols.
Rivière mixte : Rivière alliant les caractéristiques des rivières à volume et celles des rivières en escalier.
Rouleau : Rappel superficiel provoqué par une vague déferlante en amont.
Scotch : voir Cravate
Sécurité : Essentielle en nage en eau vive, elle désigne à la fois le concept, et la mise en place de nageurs expérimentés près d’un passage délicat, on parle alors de "sécu".
Il existe plusieurs types de sécu : la sécu à deux avec gilet moniteur et corde, la sécu corde, la sécu flotteur. (voir le chapitre consacré à la sécurité)
Serre file : Nom donné au nageur confirmé qui "ferme" la palanquée. Il s’assure qu’aucun nageur n’a un problème ou est resté coincé. Il ne doit jamais dépasser les autres nageurs. Il dialogue par signes avec l’ouvreur.
Seuil (ou déversoir) : Abaissement plus ou moins marqué, mais soudain, du profil du torrent. N’excède pas 4 mètres de haut. (voir chute)
Siphon : Passage souterrain de l’eau.
Stop : Arrêt du flotteur dans une zone calme, généralement dans un contre-courant.
Topo-guide ou topo : descriptif écrit par détaillant la topographie d’une rivière ou d’une portion de rivière. Un bon topo-guide doit être écrit par une personne ayant réellement descendu la rivière.
Attention ! Des informations décrites dans des topos rédigés par des kayakistes ne sont pas forcément valables pour des nageurs en eau vive. De même, certains passages de rivières sont jugés faciles par des kayakistes alors qu’ils peuvent être problématiques pour des nageurs (voir Infran).
Traversée : voir Bac.
Veine noyée : Veine qui a la particularité de s’engouffrer sous la surface de l’eau et de créer une perturbation anarchique qui, bien souvent, se concrétise par un champignon.
Veine vive ou veine principale : Partie du courant où la vitesse est la plus forte.
Vitesse : Distance parcourue dans l’unité de temps par un point lié à l’écoulement. Elle se calcule en m/s (ou en Km/h, avec 1 m/s = 3,6 km/h).